L’enquête judiciaire ordonnée par le Directeur des poursuites publiques (DPP) pour établir les circonstances du décès de Jean-Hugues Cursley Duval, survenu à Saint-Brandon le 8 novembre dernier, a repris hier devant le magistrat Prashant Bissoon, siégeant en Cour de district de Port-Louis. La Forensic Scientist Parvee Teeluckdharry, représentant le Forensic Science Laboratory (FSL), a été appelée à la barre des témoins. Interrogée par le représentant du State Law Office (SLO), Me Vignesh Ellayah, elle a expliqué que c’est le Chief Forensic Scientist du FSL qui lui avait assigné l’analyse des échantillons toxicologiques de Jean-Hugues Cursley Duval. La Chief Forensic Scientist a passé en revue les analyses effectuées.

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Elle a fait état en cour que des échantillons de sang et d’urine ont été analysés, ainsi que le contenu de l’estomac du défunt. Les échantillons du sang ont révélé des traces de morphine et de codéine. Ces opiacés peuvent provenir de la consommation d’héroïne, mais peuvent aussi avoir été administrés dans un contexte médical, vu qu’ils sont couramment utilisés comme analgésiques ou sédatifs.

Les échantillons d’urine ont pour leur part révélé des traces de morphine, de codéine et d’alcool, ainsi que du xylazine, connue comme la « drogue du zombie ». Aucune substance toxicologique n’a été révélée dans le contenu de l’estomac. L’effet combiné de toutes ces drogues fait que la personne qui les consomme est désorientée et que ses capacités cognitives se retrouvent amoindries. La Forensic Scientist partage les conclusions du Police Medical Officer (PMO), le Dr Prem Chamane, qui avait pratiqué l’autopsie, à l’effet que toutes ces drogues peuvent avoir provoqué un cas d’overdose et un décès par œdème pulmonaire.

Contre-interrogée par Me Mahen Saulick, le représentant de la famille du défunt, la Forensic Scientist a admis qu’aucune analyse quantitative n’a été effectuée concernant les drogues qui ont été décelées dans les échantillons. Elle a expliqué que des analyses quantitatives ne sont effectuées que s’il y a une requête spécifique du Police Medical Officer en ce sens. Dans le cas présent, le Dr Chamane n’en avait pas fait la demande.
Elle a aussi expliqué que le FSL agit conformément au Request for Forensic Analysis émanant du PMO, demandant quels types de tests doivent être effectués. Le FSL a bien une discrétion d’effectuer des tests additionnels si elle a des raisons de croire que ces tests sont nécessaires.

Or, vu que le FSL reçoit environ 60 demandes d’analyses toxicologiques par mois, dont la moitié s’avèrant par la suite positive concernant la drogue, une analyse quantitative ne peut se faire pour toutes ces demandes. La Forensic Scientist a finalement expliqué que les échantillons sont détruits trois mois après la soumission du rapport du FSL, selon le protocole en vigueur.

Jean-Hugues Duval, pêcheur âgé de 50 ans, travaillait pour la compagnie Raphael Fishing. En campagne de pêche à Saint-Brandon le 21 août 2023, il est décédé dans l’archipel le 8 novembre dernier dans des circonstances que sa famille considère comme troubles.